Un blog de plus ! Je ne sais pas s'il durera, je ne sais pas ce qu'il deviendra et, à vrai dire, peu importe... tant que je m'amuse à son élaboration. Le principe est simple : je dédicace un plat à quelqu'un de mon entourage. Plat inventé ou non, taillé sur mesure pour un personnage de roman -Alice, ma plus ancienne complice, accompagnera souvent le voyage, elle en sera un peu le fil rouge- de chanson, de film... un inconnu aperçu sur papier glacé ou en chair et en os... une personne de mon quotidien, mari, fille, chat... un objet ?, bref pour tout ce qui peuple mes paysages intimes. En prime, je glisse quelques clins d'oeil pour souris chercheuse et le tour est joué...

mardi 16 janvier 2007

[Coup d'envoi]....................

Depuis le temps que ça me chatouillait... Il a fallu un KKVKVK pour que je me lance. Oui mais voilà... Pourquoi entreprendre ce que des dizaines font déjà bien mieux que moi ? Je ne suis pas aussi expérimentée que la plupart des bloggeuses. Je cuisine depuis longtemps maintenant pourtant, mais avec si peu de science, instinctivement la plupart du temps ; par transmission aussi, j'ai hérité du tablier bleu à fleurs de ma grand-mère et n'ai pas intérêt à faillir à la réputation de cordons bleus des femmes de la famille. Je vais avoir 42 ans, et je me souviens avoir fait mon premier gâteau, toute seule comme une grande à l'âge de 13 ans. Avant ça, bien sûr, j'avais tripatouillé les casseroles pour aider ma mère, en Cuisine Accompagnée en quelque sorte. Mais cet après-midi-là, j'étais seule et déjà, je cuisinais en secret, en surprise, pour quelqu'un d'autre. Pour ma mère, obligée de retourner à l'usine à la mort de mon père. Je voulais lui redonner un peu de la douceur perdue. Je crois que c'est toujours mon but quand je cuisine : le retour à l'insouciance. J'aime penser à une personne que je bercerais, caresserais, toucherais ainsi. Quelqu'un qui, en mangeant mon plat, me mange un peu et en tire, je l'espère, un peu de réconfort.

Je me trouvais donc devant les deux premières contraintes fondatrices : cuisiner pour ; essayer d'aborder les choses différemment et autrement que par la technique où je n'ai rien à apporter.

Certes.

Je ne trouvais pas. Je me suis donc laissée aller à penser tout bêtement au KKVKVK lancé par Sandra. Elle voulait une couronne des rois. Une couronne briochée. mmmmm... j'en salivais d'avance. Non pas à l'idée de la manger mais à celle de la préparer. J'ai un amour profond pour le touillage de pâte. J'aime coller mes doigts dedans, la pétrir, m'enfoncer, la caresser, la maltraiter, c'est un moment de détente formidable, on devrait lancer ça comme méthode de thérapie, en remplacement de toutes les sophrologies-yogatistes existantes. Le pétrissage est un acte hautement sensuel, je ne l'apprends à personne. Commencer mon blog comme ça ne pouvait que me séduire. J'y pensais, j'y pensais...

Couronne des rois... les trois rois-mages... trois ? N'avais-je pas entendu parler d'un quatrième ? Mais si ! Par Michel Tournier dans "Gaspard, Melchior & Balthazar" ! Direction ma bibliothèque où je finis par retrouver la chose, entre La Naissance des Fantômes de Marie Darrieussecq et Black Boy de Richard Wright, ce qui est une preuve incontestable, s'il en fallait encore, de mon sens inné du classement. Le quatrième Roi, donc... Tounier l'a appelé Taor, prince de Mangalore... Selon lui, ce quatrième roi se serait mis en route, non à la recherche de l'enfant, mais à celle du... rahat-loukoum à la pistache !

En effet, "le prince Taor Malek ne mettait rien au-dessus de l'art de la pâtisserie, et de tous les ingrédients utilisés par ses chefs, c'était aux graines de pistache qu'allait sa préférence. Il avait même fait planter dans ses jardins un bois de pistachiers, auquel il accordait tous ses soins." Voici donc Taor parti à la recherche de ce trésor à peine goûté en son royaume... Voyage initiatique en deux parties : la première (trop) sucrée comme du miel, la seconde rongée par le sel, les deux toujours à quelques encablures de Jésus... Finira-t-il par trouver l'apaisement ? où le mènera sa quête ? Je n'en dirai rien, à vous de lire.

En attendant, pour ce roi Taor, il m'était venu la furieuse envie de faire une couronne orientale et embijoutée, personnalisée, pleine de cette pistache qui le mit en route et finit par lui faire trouver bien autre chose que la gourmandise convoitée.

La première recette du blog était ébauchée, le principe général défini...

3 commentaires:

Papilles et Pupilles a dit…

Bienvenue, et bravo pour toutes ces très belles recettes.

Anonyme a dit…

A mon tour de te souhaiter la bienvenue. Bonne continuation, j'attends de voir la suite avec impatience !

Anonyme a dit…

Je venais surtout pour te dire que ton avatar est superbe ! un chat "de je ne sais où" derrière un aquarium, impressionnant.

Mais en voyant tes recettes de brioches, bin là, je suis à terre. Oui, littéralement... c'est bien plaisant que t'aimes la littérature.

Dans mes favoris alors.